dimanche 7 mai 2017

Louisiane Jour 2

Levé à l’aube. J’ai dormis sur la terrasse. Ça m’a permis de profiter de la lumière pour terminer mon croquis. Ce jour, nous devons nous lever plus tôt et partir vers 9h. Nous avons un beau planning à faire et il faut aussi le reconnaître, comme notre logeuse nous a un peu entourloupée et qu’elle volait dormir tard… on s’est dit que ça l’ennuierait un peu. Petite vengeance d’une mésaventure qui nous fait plus sourire qu’autre chose.
Et donc c’est parti !


Premier arrêt dans une brocante. Christophe trouve son bonheur musical, mais le lieu manque un peu de cachet pour moi. Et la tête de chèvre empaillée ne pas convaincu pour la ramener à la maison. Etrange, non ? Nous partons sur notre premier lieu de visite, conseillé par le fils de la logeuse : Laurel Valley. Il voulait nous y emmener de nuit, vers 23h pour le frisson de lieu hanté, mais nous n’étions pas motivés pour reprendre la voiture. Nous voilà dans un lieu décalé, cette fois avec une boutique de vieux objets dans laquelle on pourrait rester des heures. Chaque objet a son histoire et le propriétaire très gentil parle Français. Enfin, un Français un peu cadien, mais on s’est compris.












Autour, de la boutique, une sorte de musée en plein air où l’on erre entre des tracteurs d’un autre âge et des machines agricoles que je ne pourrais pas dater ou d’ailleurs définir leur utilité. C’est une sorte d’urbex agricole. A deux pas, une maison d’esclaves abandonnée et un peu plus loin, une autre vieille maison en bois où l’on vend des objets et vêtements de seconde main. La propriétaire, une femme à la retraite de Caroline du Nord, m’a surtout parlé de son fils, un écrivain universitaire qui publie des papiers en Droit à l’université de New York.  Je lui ai aussi un peu parlé de mes livres (elle va acheter Detroit d’ailleurs), et nous avons glissé sur la politique. Un emballage de diplomatie pour dire que je ne suis pas un admirateur de Trump et que de loin, je préférais Bernie Sander. « Oh, mais j’ai fait plein d’appels téléphoniques pour Bernie ! » me rétorque-t-elle. Du coup, ça y est, je crois qu’on est ami pour la vie… du moins durant ce court instant. Elle m’indique donc l’ancien camp d’esclaves au bout de la route, me prévenant de faire attention car la communauté locale n’est pas forcément très sympathique. D’ailleurs c’est étrange cette mise en garde et aussi le fait qu’elle ait souligné qu’il faut faire attention, comme si nous voyagions en zone de combat.




[Pour l’instant, le plus grand risque que j’ai pris est de marcher sur un plancher flottant dans le bayou et avoir croisé un biker de loin sur sa Harley.]


Nous passons donc observer ce camp d’esclaves. Des baraquements « entretenus ». Je ne sais pas si c’est une restauration ou un entretien depuis plusieurs siècles, mais il est clair que voir ces maisons en bois gris, entassées derrière des barbelés… Ça met assez mal à l’aise. Ça évoque les camps de concentration.  Nous n’y sommes pas restés longtemps.




Cap sur le bayou.
Là encore, la magie a opéré. Rouler au cœur du bayou, sur des routes partiellement inondées, des hérons, des alligators, des tortues, et des armées de libellules. Une végétation que l’on pourrait contempler durant des heures sans se lasser. Et nous voilà dans le cœur du parc national de l’Atchafalaya (à répéter plusieurs fois rapidement). C’est un passage important pour moi, grand fan de l’auteur James Lee Burke dont les aventures de son héros principal se déroulent dans ce bayou.






 Nous avons été rendre visite à Adam Morales, un artiste allant pêcher des morceaux de cyprès qui lui évoquent des visages ou d’autres créatures et personnages. Il les peint ou ajoute parfois juste une paire d’yeux pour lui donner vie. Comme on dit, le vieil homme est un personnage. Blagueur, il aime à raconter sa vie et à parler de lui, n’hésite pas à nous embarquer dans son coin de bayou ou chez lui et possède aussi une parcelle d’Amérique profonde. Coupé du monde, il a son drapeau pro-Trump, sa statue de la liberté en bois flotté, son arche de Noé et ses 10 commandements. Une rencontre-visite singulière mais très intéressante. 




Ensuite, nous avons repris la route vers Paterson, lieu de notre nouveau logement. Un arrêt le temps d’un rafraîchissement en terrasse avec vue sur le bayou. Le soleil brûle bien c’est agréable. On quitte le bayou et sa végétation pour une route longue et le cœur de la petite ville. Enfin, nous trouvons notre adresse. Magie ! Une ancienne banque. Au programme : portes en cuivre, cuisine équipé industriel, cellier/ coffre-fort, projecteur de cinéma qui doit dater des années 40 (ou plus), petite brique, canapé en cuir et vieux bois…

Aujourd’hui, loin de toute politique électoral, après un peu de course à pied avec Guillaume (nous avons croisé des écureuils, des canards et avons fait un crochet pour voir les chevaux), nous partons sur Morgan city et son quartier historique !


#LouisianaEnRER

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