mercredi 17 décembre 2014

Le cercle vertueux (jdr)



Créer le cercle vertueux

Les ventes sont modestes, voire mauvaises. Les livres sont trop chers. Il n’y a pas assez de visibilité pour les jeux de rôles en boutiques. Tout ça à cause des magasins qui laissent moins de place à notre hobby ; non c’est à cause des shops-online… non, répondraient les vendeurs de jdr, c’est que les clients en achètent peu, donc ça prend de la place par rapport à ce qui rapporte. Un jeu de rôle plus épais qu’une boite de jeu de plateau ? Les créatifs ne font rien de leurs journées. Les parutions sont tout le temps en retard. Le magazine dit du mal ou est trop gentil avec telle ou telle parution…

Oui, le rôliste est râleur. On utilise d’ailleurs le terme « râliste » parfois. Soyons limpide, aucune grosse société ne fera un super marché de jdr. Ça n’ira pas forcément mieux à l’avenir, les années royales du jdr sont passées. Oui, enfin pas forcément. Si nous prenons les choses en mains nous pouvons faire bouger les choses, même juste un peu. Pour avancer, la roue a besoin d’avoir un mouvement d’initié.
Regardez le schéma ci-dessous. Comme vous pouvez le voir, le bout de chaîne est le « créatif ». La réalité fait qu’il est (j’en parle au singulier et au masculin, même si c’est souvent une équipe pouvant comporter des créatrices) celui qui gagne le moins d’argent dans la chaîne éditoriale. De ce fait, il est obligé de créer sur son temps personnel (ne pouvant pas vivre de ses publications rôlistiques). Ce qui peut engendrer souvent des retards. Il en est aussi généralement de sa poche pour se rendre en convention et faire la promo de son jeu. Il a donc encore moins de temps pour créer… et ainsi de suite.



Comment inverser la tendance ? Comment créer un cercle vertueux ?
Il n’y a pas de solution miracle, mais peut être des pistes à creuser. Celui qui décide, en fin de compte, c’est le joueur. Joueurs et joueuses sont les moteurs de cette petite industrie du jeu de rôles. Mais les portefeuilles de ceux-ci sont limités. Cependant, si tout le monde fait un pas curieux vers les livres qui sortent, cela diversifie les possibilités de jeux, augmente les ventes, et alimente le circuit jusqu’au créateur, qui peu alors proposer autre chose. C’est le schéma le plus basique, mais allons chercher plus loin.

Les clubs de JDR (pour tous)
Les clubs sont des associations subventionnées par les adhérents, mais aussi possiblement différentes structures institutionnelles comme les mairies, voire pourquoi pas les régions. Comparativement, la manne financière est plus importante dans ce pot commun. Donc, au lieu de racheter la énième version d’un jeu, trois paquets de chips et une boisson gazeuse pour la partie du samedi, pourquoi ne pas demander au trésorier d’établir un budget d’achats de jdr. Pas si compliqué : un pourcentage de chaque adhésion est dédiée à cet achat, qui peut être trimestriel ou mensuel. La constitution d’une ludothèque est aussi le moyen de développer le marcher, mais aussi la curiosité de chacun, découvrir des nouveaux jeux, les tester, voire les utiliser comme aide de jeu pour des campagnes en cours. C’est un peu comme deux clics Internet, sauf que là, vous ouvrez la porte de l’armoire pour avoir les livres et choisir. L’association est avant tout une structure collective qui avec ces achat peut prêter les livres, voire, si les joueurs achètent leur propre exemplaire, il y en a toujours un « de secours » au club en cas d’oubli.  Probablement que les clubs souligneront leurs maigres finances. De l’argent, il y en a.
Mais où trouver de l’argent pour tout ça ?
La mairie. Il est normal de demander des subventions à sa mairie (voire à sa région) pour l’association. Il suffit d’éviter de dire « on est une bande de copains, on joue. On veut de l’argent et une salle ». Dans le procédé administratif, il y a plus de chance d’obtenir des fonds en précisant que c’est une association loi 1901, structurée avec un trésorier et tant d’adhérents. Les membres des regroupent régulièrement pour des activités et partages ludique dans le cadre de parties de jeux de rôles (et plateau ?). Mais pas seulement, vous avez quelques cartouches à utiliser pour nourrir votre arme demandeuse de fonds : vous faites de l’initiation et cela invite la jeunesse locale à venir découvrir de nouveaux horizon dans le cadre sécurisé de la MJC (ou autre) ; vous pouvez vous référer à des chiffres de joueurs ou association en France en allant piocher sur un site comme celui de la FFJDR ; vous êtes prêt à faire des journées portes ouvertes (vous partagez donc avec les habitants de la ville) ; voire comme certaines associations le font déjà, vous participez à des actions du style Téléthon ; n’oubliez pas non plus que le jdr ce sont des livres, et donc que vous pouvez mettre en avant une politique d’achat de livre-jeu allant dans le sens du développement du livre comme le souhaite forcément le Ministère de la Culture et de la  Communication. Mais surtout, préparez tout cela avec un budget. Que cela soit envoyé par courrier ou que vous obteniez un rendez-vous pour soutenir votre propos de demande de financement, vous avez besoin de chiffres : nombre d’adhérents, nombre de livres que vous comptez achetez annuellement pour l’association, etc. Et donc que votre mairie vous subventionne ou non, rien ne vous empêche de continuer ce cheminement à l’échelon au-dessus : la région. Dans les différents cas, n’hésitez pas à prendre contact avec le conseiller à la culture local.
Enfin, vous pouvez aussi ajouter dans votre plan de financement une éventuelle convention, c’est là que vous pourrez ajouter les demandes d’argent pour pouvoir acheter des livres ou payer le déplacement d’auteurs et illustrateurs. C’est aussi lors de cette convention que vous pourrez vider un peu votre armoire à jeux de livres qui ne plaisent pas forcément aux membres du club mais qui feront la joie des joueurs venus ponctuellement. En plus, cela fait de la place pour accueillir de nouveaux livres !
Note : chers membres des clubs de jdr, n’oubliez pas que notre loisir est peu connu, si vous faites venir un auteur/illustrateur, pensez à lui faire dédicacer un livre pour votre maire/conseiller à la Culture/autre, car ça permet à la dite personne de savoir de quoi on parle, c’est aussi un message qui souligne pourquoi il a pris la bonne décision en vous faisant confiance pour cette dotation annuelle.

Être payé entre deux livres de jdr (pour les auteurs/illustrateurs)
Le GEAR a déjà abordé le sujet des contrats et de leur négociation. Je pars donc du principe que votre jeu est sorti et qu’on le trouve en boutique. Vous êtes donc pleinement du côté de l’éditeur. Vous fonctionnez ensemble pour que votre jeu se vende et plaise au mieux. La meilleure chose est évidemment d’aller faire des démos lors de conventions et dans les clubs près de chez vous. Pour cela, voyez si l’éditeur ne peut pas aider d’une manière ou d’une autre ces déplacements. On ne parle pas d’un hôtel 5 étoiles mais même avec de maigres finances, il est possible d’offrir un exemplaire ou deux de votre jeu à l’association qui va vous recevoir, voire une participation au frais de train, co-voiturage ou autre. Mais si vous arrivez avec un cadeau sur place, c’est aussi plus facile de voir avec l’association à ce qu’elle participe aussi aux frais de votre venue d’une manière ou d’une autre. Là encore je ne parle pas de luxe, mais de mise à disposition de lieu de couchage, payement de la nourriture, etc.
L’éditeur a besoin que votre jeu soit vu et joué pour le vendre. En dehors des déplacements, il reste donc Internet et les magazines. Le premier est très aléatoire et la vie du Net, sur les forums ou les sites est l’affaire de chacun. Vous appartenez à une communauté, parlez de ce que vous faite, mais n’allez pas jusqu’à troller par trop de « mon jeu » sur les sites. Ça crée une overdose et peut devenir néfaste. Mais sur le Web il y a aussi des sites et des webzines proposant des éléments pour les parties de jdr. Ils seront souvent ravis d’avoir du matériel « officiel » de la part du créateur d’un jeu. Donc oui cela demande du travaille, sauf si lors de la création du jeu vous avez eu des coupes au montage : un paragraphe développant une idée qui ne rentrait pas à la maquette, une illustration refusée par manque de place, un scénar non validé qu’il faut retravailler une idée coupée à la maquette qui donne une aide de jeu, etc. Et il y a aussi les magazines. Là, vous pouvez trouver des accords avec eux, et donc avoir des créneaux pour proposer du matériel « officiel » en plus d’être rémunéré. Vous devenez un temps pigiste ! Les paiements ne sont pas démentiel, mais ça fait un plus quand on écrit un scénario pour son jeu qui va apporter un plus pour tout le monde : amener des joueurs à une table, faire jouer, donner de la visibilité au jeu, etc. Pour les webzines, magazines, fanzine (il en reste un peu) qui ne payent pas, pourquoi ne pas demander un geste à votre éditeur ou au ‘zine ? Il suffit d’une page de publicité pour le jeu, voire, pour l’éditeur qui ne peut financer cette pub dans un magazine de vous payer en partie la création de votre scénario/aide de jeu autrement : il a peut être dans sont catalogue un jeu qui vous intéresse qui pourrait servir de paiement, faire en sorte d’inclure ce fameux scénario dans un recueil à paraître, etc.
Je parle ici de pistes de recherche avec pour volonté de créer un cercle vertueux poussant tous les professionnels et les joueurs à tirer bénéfice de la situation. Si il y a une meilleure mise en avant d’un jeu, l’éditeur gagne de l’argent, l’auteur aussi (bien que moins) mais avant tout, sans auteur, il n’y a pas de livre. Alors oui, on pourra toujours vous dire que plein de non professionnels sont sur le pas de la porte pour se faire publier à l’œil. C’est vrai, mais le bénévolat à ses limites, celle du professionnalisme, et donc celles qui feront qu’un éditeur vende des jeux de qualités et qu’on le reconnaitra pour cela.

nb : ce billet est une base de recherche, pour les auteurs et illustrateurs faisant des interventions en dehors du jdr, je vous recommande de vous rendre sur le site de La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, qui donne les tarifs de base.

dimanche 7 décembre 2014

Un point sur la situation

Je délaisse un peu ce blog depuis quelques semaines, mais c'est pour la bonne cause. Enfin, si l'on veut : c'est pour avancer mes projets divers et variés.

Pour pour nourrir ce blog, informer les rares personnes qui suivent mon actualité et vous dire ce que je peux sur les différents projets  :
- J'ai signé un contrat pour mon premier roman. C'est un roman ado qui sortira (si tout va bien) vers le mois de juin. Il est destiné aux adolescent et aux plus grand et emportera le lecteur vers les contrées russes. On y parlera conte, légende, écologie, etc.

- Mon scénario de bande dessinée est entre les mains d'un dessinateur. Si tout va bien, nous allons pouvoir monter un dossier et démarcher les éditeurs avec une sombre histoire de vikings.

- Pour les jeux de rôles, j'en ai un en relecture chez un éditeur (signé aussi), un deuxième qui va le rejoindre (signé aussi) j'ai un jeu en co-écriture avec Nicolas Henry (je suis en retard) un autre en écriture de mon côté (on parle d'espionnage) et un dernier jeu d'initiation (signé et à sortir pour mars i tout va bien chez un second éditeur). Là-dessus, je suis en plein écriture de scénario pour un magazine, un e-zine et j'ai une aide de jeu qui attend sa publication pour un autre magazine. Pour ces trois derniers, on parle Star Wars et Necropolice.

- Côté albums jeunesse, et illustrations, c'est assez calme (relativement au reste). Je viens de terminer une série d'illustrations pour un scénario Mouse Guard, à sortir du côté de la Cour d'Obéron. J'ai des books à faire et plein organismes à relancer pour ma partie illustration animalière et j'ai un album qui toque en ce moment même aux portes de différents éditeurs. Il parle de Père noël un peu déjanté et est crit par la talentueuse Anne-Sophie Silvestre.

- Sinon dans la partie sous l'eau de l'iceberg j'ai un second roman en cours d'écriture (roman jeunesse d'aventure), des projets de livres animés Pop up, et des scénarios plus ou moins avancés pour la bande dessinée....

J'ai presque fait le tour, et comme je ne sais pas si j'aurai le temps de prepasser dans le coin avant noël, je vous souhaite de bonnes fêtes.