mercredi 22 juillet 2015

La traversée



La traversée – Jean-Christophe Tixier (Rageot)

J’avais déjà beaucoup aimé « Une foulée d’enfer » chez le même éditeur et cette couverture de « La traversée », magnifiquement réalisée par Vincent Durtrait, était pleine de promesses. Je me suis donc emparé de ce roman avec avidité. Je n’ai pas été déçu.

  "...si je devais choisir un mot pour ce livre,
ça serait : humanité."


Le style est subtil, le rythme bien mené et j’ai particulièrement apprécié la maîtrise narrative d’un chapitre à l’autre. Je pourrais vous raconter l’histoire, mais tout est presque résumé par le titre et la couverture. Tout, sauf le talent de l’auteur et l’histoire en elle-même. Ce héros qui part en quête de l’Europe, avec tous ces/ses rêves, est sublime. Les rencontres qu’il fait en cours de route sont humaines. D’ailleurs, si je devais choisir un mot pour ce livre, ça serait : humanité. Une histoire de migrants, documentée, intelligente et superbe pour rappeler que non, tous ne viennent pas piller l’Europe, non ils ne passent pas illicitement les frontières comme nous allons au Club Med dans d’autres pays. Bref, ce livre est d’utilité publique pour souligner à quel point ce sont les guerres et la misère qui donnent naissance aux migrants. Ces malheurs, souvent créés par les européens en Afrique. Donc oui, nous, nos pays. Ceux qui pillent les richesses en pétrole, or et autre uranium ; nous moissonnons à grands coups de moulinets politiques et financiers le malheur d’autrui.
Je suis heureux d’avoir lu ce livre, je le recommande vivement pour sa qualité de plume et pour faire réfléchir tous ceux qui imaginent encore que les migrants envahissent nos pays, alors qu’en fait, ils cherchent simplement à vivre.

lundi 20 juillet 2015

Faire un carton (JDR)





Parfois, je me remets en question, pour tirer le meilleur de moi-même et donc surtout pour le jeu de rôles. Je me pose des questions, je tente évidemment d'y répondre et je fais en sorte de garder ce qui me semble être de bonnes idées dans un coin de ma tête. Parfois, j'en fais même des cartons.



C’est plus une expression de tireur mais c’est aussi celle de tous ceux qui aspirent à un grand succès. Celui qu’on recherche en marchant sur le fil du rasoir pour obtenir une bonne partie de jeu de rôles. Même quand on est content du scénario que l’on a écrit, on ne sait jamais quel effet il aura sur les personnages/joueurs. D’ailleurs, on ne sait pas non plus s’ils se lanceront dans l’aventure.
Il n’y a pas de recette miracle, tout simplement car notre média de partage nous renvoie à nos bons vieux cours de sciences physiques : émetteur/récepteur. Nous avons l’émetteur premier (le Meneur de Jeu ou MJ) qui émet aux premiers récepteurs (les joueurs et leur personnage ou PJ). Sauf qu’au bout de quelques minutes de partie, la science appliquée se transforme en bonto et on ne sait plus qui sont les émetteurs et récepteurs. Au final, on se retrouve avec un groupe de joueurs autour d’une table, l’un d’eux étant à moitié dissimulé par un paravent. Donc bien que le MJ « dirige » la partie, nous avons tous les mêmes responsabilités autour de cette table : jouer ensemble. C’est à partir de là que les bases de la réussite sont posées.
Donc, on peut s’amener à notre partie régulière avec un scénario bien ficelé et ne pas avoir les résultats escomptés, ou y n’y rien apporter et improviser pour tenter une belle réussite, un beau carton. Pour ma part, je considère qu’il faut un peu des deux pour le jeu de rôles. Une bonne préparation et une bonne improvisation. Mais autant qu’il est possible de trouver sa voie dans des univers dits « bac à sable », autant que ces derniers n’en demandent pas moins de préparation. En effet, une bonne impro’ ça se prépare. Il faut connaître l’univers, ses codes, sa géographie et ses différents intervenants. Pas besoin de tout savoir par cœur, mais si l’on maîtrise la mécanique sous le capot, on redémarre plus facilement en partie en cas de panne.


Comment fait-on un carton, alors ? Niveau scénarios, je vous laisse faire le tri de ce qui se fait dans le milieu. On me parle de grandes campagnes cultes (forcément) pour l’univers de Lovecraft ; on me précise dans l’autre oreille que Warhammer à son incontournable campagne Impériale, que AD&D/D&D possède aussi quelques perles ; du côté du Loup Blanc éditeur, c’est plus rare, mais on a tout de même la bonne vieille chronique transylvanienne. Lorsqu’on cumule 5 Anneaux, on obtient des Ryoko Owari et Tombe de Iuchiban qui ont leurs moments de gloire ; en France, on me glisse que l’Apocalypse de Nephilim est incontournable, que si on a les reins solides les denses-books de COPS sont un long fleuve tranquille et évidemment, il y a les successions de scénarios pour la grande Laelith. Ouch ! J’ai comme un goût de 90’s dans la bouche.
Certes il y a eu bien d’autres choses et certaines ne sont pas encore passés dans le « culte » faute de récente sortie, mais on pourrait presque en déduire que les meilleures histoires, sont donc faites maison. D’ailleurs, comme les adaptations de toute cette liste pour convenir à votre table de jeu.
Après des faits, des solutions. Comme précisé, pour moi il faut connaître son univers, ses faiblesses et ses points forts, mais aussi sa musique. C'est-à-dire son rythme. Par exemple, est-ce que nous jouons des porte-monstre-trésor ou un autre genre plus lent laissant le drame-tire-larme s’installer ? Faut-il s’intéresser à la force pour manier une épée et sa résistance pour savoir si elle tranche un épais bureau ou est-ce qu’on se moque de la mécanique car on sait qu’un sabre laser ça tranche tout, comme du beurre mou ? Savoir préparer, c’est déjà se poser les bonnes questions.
Mais c’est aussi se servir des bons outils comme par exemple les personnages non joueurs (PNJ). Si vous devez resserrer la grosse vis plate de votre étagère de jeux de rôles, vous n’allez pas utiliser le petit tournevis cruciforme. Et pourtant, cet outil à un nom générique pour bien des têtes différentes. Comme les PNJ.