Évanouies (Megan Miranda – ed. La
Martinière)
Nic s’était pourtant promis de ne
pas revenir dans sa ville d’enfance, là où se sont déroulés tous ces drames
durant sont adolescence. Dix ans plus tôt sa meilleure amie y a disparu, et
maintenant, pour des raisons familiales elle est obligée d’y retourner.
Ce thriller se met dans la
catégorie des « retours au bercail », ces héros qui reviennent chez
eux, que cela soit de manière physique ou psychologique. D’ailleurs, ce livre
est un thriller mais il aurait très bien pu trouver sa place en Young Adult, comme quoi, les cases…
Megan Miranda nous embarque dans la tête de son héroïne Nicolette (j’imagine
que ce type de prénom est exotique pour une Américaine) qui va retrouver ses
copains d’enfance, de son premier amour à sa copine qui la déteste ou encore
son frère toujours si peu agréable… Elle y retourne pour son père mais une
fois sur place c’est une adolescente qui disparaît, exactement comme Corinne
(nouveau prénom exotique ?) sa meilleure amie de l’époque, cette fille
sans limite mi-ange et mi-démon. Alors tout à coup, tous ces souvenirs
remontent à la surface et sa vie s’enfonce dans ce passé sombre et tragique.
Le roman est très bien rythmé, mais c’est surtout l’architecture de son
écriture qui m’a plu. Partir du présent, et remonter les 15 derniers jours jusque
de nouveau au présent en sachant ayant connaissance d’élément mais en dévoilant
petit à petit l’histoire et ses personnages petit à petit. Une belle boucle
narratrice, une construction osée et très bien réussie préservant le suspens. Un
très bon ouvrage même si pour moi on peut faire abstraction du « Hitchcockien »
attribué par le New York Times. On notera aussi au passage que le titre
original est « All The Missing Girls », qui bien que très bien
traduit par « Évanouies », perd une once de ses différents niveaux de
lecture sur les filles disparues, ou encore les filles qui se perdent, rapport
à cette adolescence rock’n roll.
NB : J'ai oublié de parler de la couverture et de son très bon choix iconographique. Je trouve que cette image correspond tout à fait au roman, racontant tant de choses et en dissimulant tout autant : on a envie de passer devant le personnage féminin pour voir ce qu'il s'y passe. Et aussi nettement mieux que la version Poche du Seuil avec cette femme qui s'éloigne.
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