L’amour
et autres blessures (Actes Sud – Actes Noi) de Jordan Harper
La
moiteur, le vêtement qui se colle à cette plaie baveuse, la douleur et bien
d’autres choses. Ici, les deals ne sont pas avec de la cocaïne et des barons de
la drogue, c’est de la meth, avec les Red neck du coin. Ici, on parle de
vengeance, pas celle héroïque d’un personnage hollywoodien, mais bien de celle
d’un pauvre type qui vit dans les Ozark (région montagneuse entre le Kansas,
l’Oklahoma et l’Arkansas). On passe en prison, on suit un garde du corps et on
baigne pleinement dans le genre Noir, nouvelle après nouvelle.
Lorsque
Benoit Minville en a parlé dans sa vidéo, je me suis laissé tenter car je sais
qu’il est un amoureux du genre (et moi aussi), mais je ne pensais pas aimer ce
recueil de nouvelle de Jordan Harper à ce point. On lit les vestiges d’humanité
de l’Amérique profonde et bien que l’on sache que chaque personnage ne sortira
pas indemne de son récit, on ne sait jamais comment cela se conclura. Une
surprise à chaque fin, pas pour l’effet de surprise, mais pour le plaisir et
l’intelligence narrative.
On
se laisse captiver par la plume rouillée et granuleuse de Jordan Harper, un
style brut, parfois décousu et toujours pertinent. De la violence, un peu de
cynisme et toujours un regard sur l’intérieur vibrant d’une humanité sale. Ses
nouvelles ne se racontent pas, elles se vivent à travers ses pages sombres au
romantisme glauque et à la brutalité d’un environnement qui n’a que deux
semaines de printemps avant de se faire cuir par le soleil et de tout imprégner
de sueur et de crasse.
Lecteurs : amoureux du genre Noir se déroulant loin des grandes villes et des clichés américains
Jeux de rôles : je recommande en inspiration pour pour Hollywood, COPS, Necropolice, Edge of Midnight
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