Les auteur.rice.s sont de plus en plus nombreux à se retrouver dans une
situation financière déplorable à cause de décisions gouvernementales et du peu
de pourcentages de droits d’auteurs qu’ils obtiennent en comparaison de la
hausse du coût de la vie. Après avoir subi une retraite complémentaire
obligatoire (IRCEC) aspirant en moyenne un mois de salaire, on nous frappe à
coup de CSG. On pourrait s’imaginer que c’est normal de cotiser comme tout le
monde à la CSG : ça le serait si en tant qu’auteur je pouvais prétendre au
chômage. Alors, depuis plus d’un an, on nous fait des promesses et au lieu de
créer un statut spécifique, certains auteur.rice.s ont gagné une rustine de
quelques dizaines d’euros : une « aide » pour payer cette CSG. Toutefois, afin d’être certain que cette
mesure soit ridicule, elle est imposable.
Les associations d’auteur.rice.s
se battent pour nous. Toutefois, je ne suis pas en accord avec des choix, comme
la solution angélique des agents
littéraires. Par ailleurs, d’autres décisions posent également des questions,
comme la création de la Ligue des auteurs : association sortie presque de
nulle part sous l’impulsion de quelques dirigeants chartistes et états généraux
du livre. Bien que rassembler tout le monde sous une même bannière à grand
renfort de communication de stars paraisse positif, cela questionne notamment
sur d'éventuelles subventions à venir pour cette nouvelle structure : que
restera-t-il aux autres associations et syndicats déjà présents depuis
longtemps ?
Dernièrement, la Ligue des
Auteurs a été reçue par le ministre de la Culture qui leur a promis « des
ateliers » pour avancer sur la question des auteur.rice.s. Cette ligue
comporte des représentants des autres associations/syndicats mais c’est bien
elle qui est reçue, plutôt qu’une diversité de groupes qui aurait pu soumettre des
questionnements pluriels (peut-être que sur ce point je me trompe car avec un
interlocuteur unique c’est plus facile pour négocier ?). Donc, des « ateliers »
dont on ne connaît ni la date ni le fonctionnement vont avoir lieu. Nous
parlons encore au futur, comme les autres promesses faites par le passé et restées
sans suite. Alors, j’espère que cela donnera plus qu’un atelier coloriage pour
éviter que les auteur.rice.s manifestent et/ou s’expriment en masse. Car pour le
moment, c’est tout ce que cela donne vue d’ici ; surtout que lorsque j’ai proposé une nouvelle
manifestation de chartiste pour le salon de Montreuil, la direction de la Charte
m’a retourné un « non ». Là encore, cette volonté de rester
silencieux a peut-être aidé à rencontrer le ministre (on le saura peut-être un
jour). En définitive, comme mes questions (probablement naïves et/ou stupides)
se retrouvent souvent face à un mur, je me suis demandé comment agir. Comme j’ai
déjà été membre du bureau de la Charte, j’ai tenté une expérience en
interpelant un sénateur via les réseaux sociaux. Ce dernier, Fabien Gay, m’a répondu en me demandant des éléments pour
prendre en compte notre situation. Une semaine plus tard, il a fait parvenir un
courrier au ministre pour l’alerter sur notre situation précaire d’auteur.rice.
(Pierre Dufour /AFP)
Finalement, je ne sais pas si cela bougera les choses. Si ça se trouve,
ça sera une petite aide pour alerter un peu plus le ministre, ou pour qu’il
découle du concret de ces ateliers. Si ça se trouve : rien… Néanmoins,
si on interpelle nos sénateurs et députés (je n’ai pas encore de réponse de la
part de Stéphane Peu que j’ai également contacté), il est possible que cela
crée un mouvement (ou assez de bruit pour être entendu). Alors, mon courrier n’est
pas forcément magique ou parfait, toutefois je le tiens à disposition de n’importe
qui voulant l’utiliser comme base afin de l’envoyer à son/ses élus pour la
cause des auteur.rice.s.
D’ici là, je vous souhaite de bonnes fête et je vous joins le courrier
que le sénateur a envoyé au ministre, ainsi que l’intervention de la sénatrice Céline
Brulin (17mn 53 - http://videos.senat.fr/video.937675_5c067a9e0e507.seance-publique-du-4-decembre-2018-apres-midi?timecode=13652000)
pour que les auteurs soient entendus.
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