lundi 27 août 2018

Un bon crochet de lecteur !


Le Roi du K.O. – Harry Crews (Folio Policier - traduit par Nicolas Richard)

Le titre et la couverture en disent déjà beaucoup sur ce roman. Des boxeurs comme colonne vertébrale du récit. On pourrait presque en rester là, mais ça serait laisser la place à un récit sportif et/ou dramatique, une histoire qui connoterait les plus connues : Rocky Balboa, Mohammed Ali, …



Non rien de tout cela. Ici, c’est un roman noir. Ce sont des gens du commun face au reste du monde. Cela commence par une fête orgiaque avec le personnage (Eugène) qui fait sont show au milieu d’une foule déguisée sur la thématique de la boxe. Son show, c’est boxer, c’est se boxer, c’est se mettre K.O.


C’est son truc à Eugène ! Fruit du hasard à cause d’un menton trop fuyant il sait se cueillir là où ça fait voir trente-six chandelles. Comme sa carrière de boxeur fut aussi fulgurante qu’un direct mettant K.O., il ne lui reste plus que cela pour gagner sa vie, là où son manager l’a planté : La Nouvelle Orléans. Et Eugène il vient d’un coin perdu de Georgie, d’une famille pouilleuse qui ne s’intéresse à rien d’autre que sa terre et ses animaux. Eugene pensait s’en sortir avec la boxe, mais pas de cette manière-là.  Tant pis, il fait avec, comme son meilleur ami qui diffuse des snuff movies dans un ciné de seconde zone de New Orleans. C’est ainsi que défile la vie d’Eugene, mais pas seulement puisqu’il vit dans un appartement payé par sa petite amie. Cette dernière étudie les gens, et trouve qu’Eugene est assez intéressant pour en faire un sujet de thèse. Pas seulement, car Eugene va aussi devoir côtoyer l’Huître, un type plein de fric plus mafieux qu’entrepreneur…


Le Roi du K.O. baigne bien dans son jus noirâtre, l’écriture de Harry Crews aidant. C’est cru, c’est brut c’est rude. C’est une miche de pain déchirée à la main avec toutes les miettes que ça laisse tomber, c’est un superbe morceau de viande tranché avec un couteau émoussé. Les personnages sont torturés et ne font pas parti des gagnants. Les personnages souffrent mais n’iront pas forcément affronter leur adversaire. Et tout cela déborde d’humanité avec ces défauts, sa rudesse, sa compassion, ses trahisons, ses amitiés et ses moments de faiblesse.
Le Roi du K.O. est un excellent livre si l’on aime les romans noirs en dehors des grands classiques parfois un peu trop propres.

nb : vu que l'auteur a été fauconnier, soldat, pilier de bars, forain, karatéka, professeur, ... je me demande ce que donne sa biographie...
 

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