mardi 5 septembre 2017

Nous ne sommes pas que de la viande




Autant qu’il est bon de #GoT durant certaines périodes pour donner plus de visibilité à ses messages sur le Net, autant qu’il y a d’autres « valeurs sûr » pour vendre un objet en terme de marketing : le corps-objet de la femme. 


Dans le jeu, c’est pareil. Je me suis retenu jusqu’à présent de parler du sujet brûlant de notre micro milieu, mais j’aimerais modestement apporter ma pierre à l’édifice. Notamment car je suis un homme, que je suis féministe et que je trouve aberrant (je sais joli jeu de mot ludique) qu’on soit en 2017 et qu’on utilise encore le sexisme ou les principes accolés pour vendre des livres et des jeux. On peut évidemment faire de longs messages justifier que ça n’est pas sexiste et que c’est pour le dénoncer qu’on a utilisé les codes. Pour ma part, du sexisme… même en faible pourcentage, reste ce qu’il est : du sexisme.
 

Cette publicité pour une grosse voiture pour les riches (ils le disent dans la pub) est sexiste. Il n’y a pas à discuter quand on utilise la femme pour en faire un objet, c’est sexiste, point.

La publicité a de ça d’intéressant d’exacerber ce genre de bêtises. On va autoriser des femmes presque nues sur des affiches 4m par 3m, mais interdire la photo d’un couple gay qui s’embrasse ou une campagne de pub qui dénonce les fermes à fourrure. La pub considère l’argent, pas le sujet. Si je fais un parallèle, c’est pour mieux souligner mon propos. C’est un peu comme un type qui met une main aux fesses d’une femme dans les transports en commun. Ce n’est pas « juste  une main aux fesses », c’est une agression sexuelle. Si ça vous paraît démesuré, il faut revoir vos classiques de l’humanité et les lois Françaises car par exemple, quand on braque un individu avec une arme à feu factice, ça a la même importance que si c’était une arme véritable. Oui, tout simplement car le choc psychologique est le même. Une agression est une agression, point.



Pour en revenir au jeu, dans mon adolescence (ça remonte, maintenant), j’étais assez content de contempler des femmes dénudées en string cotte de mailles. Oui, j’avais les hormones en explosion comme un con d’ado qui glousse en voyant un téton. Et c’était stupide, et je m’en suis rendu compte après, au lycée.  J’ai passé ma scolarité de lycéen dans une classe de 40 élèves (oui, je sais : rien de neuf sous le soleil) mais dont les ¾ étaient des filles. Normalement, pour un ado, c’est le paradis moi je ne savais surtout pas du tout m’y prendre avec le genre opposé. En résumé, car on ne disait pas Geek ou Nerd à l’époque, j’étais le type à lunettes (avec cheveux longs et patchs de groupes d emétal sur veste déchirée) du fond de la classe qui regarde les filles et qui fait du jdr. Le premier qui parle de Stranger Things a une claque ! 


Mais ce qui est surtout important c’est qu’à ce moment là, je me suis rendu compte de l’importance du corps humain dans la communication : j’ai fait des cours de dessins de nus, des heures d’histoire de l’art et pas mal d’exercices sur le domaine publicitaire.  Il en ressort un truc gros comme un troll dans une maison de hobbit : la banalisation du corps féminin pour vendre. Et l’un allant avec l’autre, c’est comme ça que j’ai pris du recul sur les visuels de mes jeux de rôles. Et il faut le dire, les rôlistes ne sont pas les derniers pour publier une femme à moitié nue (je fais une liste ou vous ressortez vos vieux jeux et magazines ?). 


Plus tard, je me suis aussi rendu compte que j’avais joué à des jeux sexistes. La liste est assez longue en réalité. Par exemple, au milieu de tables de pourcentages, on proposait d’incarner une femme avec des caractéristiques de force diminuées par rapport au genre masculin. Oui, en plus d’être stupide, c’est sexiste.
Ouais, mais les femmes elles sont plus faible que les hommes et…



Alors première ment, NON ! Ensuite, si on est capable d’avoir un jeu avec des elfes, des nains et de la magie pour emballer le tout, en quoi, même si ce cliché usé de la femme faible existait, serait-il impossible de faire la femme l’égal de l’homme dans les règles ? Oui, c’est exactement ça, il faut éteindre vos cierges à Saint Tolkien qui a collé la femme en arrière plan de ses histoires. Libre à chacun ensuite de modifier son personnage comme il l’entend.
Donc sans m’étendre plus longuement, et comme vous aurez pu le noter sur toutes ces visuels sexistes de ce billet de blog, je trouve ça anormal de justifier le sexisme dans un jeu (ou autre). Déjà, pour moi, devoir se justifier d’un point particulier d’un jeu, prouve qu’il n’est pas amener correctement, que ce la ne fait pas sens dans l’univers et qu’il faut le revoir ; soit dans le fond, soit dans la forme. Et si c’est pour dénoncer le sexisme, il suffit de l’amener comme les autres thèmes du jeu, pas en vernis putassier pour vendre un produit. 


En définitive, je n’ai cité aucun jeu tout simplement pour ne pas faire de la pub à l’un ou l’autre. Ce qui est important est de ne pas banaliser le sexisme, même si ce n’est qu’une infime part d’un jeu, cela appartient à un grand tout qui est : continuons à faire de la femme un objet. Ce qui n’empêche pas d’avoir des femmes (et des hommes) sexy, de la prostitution ou des sujets sensibles, c’est juste que n’importe quel sujet de la sorte doit être traité avec intelligence et sensibilité (vous me passerez les excuses du registre : « Je ne suis pas raciste, j’ai un copain Noir », car la banalisation du corps féminin n’est pas acceptée que par le genre masculin). Donc oui, le corps humain a une esthétique qu’il ne faut pas forcément dissimuler, mais je crois sincèrement que personne n’y gagne à le présenter comme un étalage de boucher. 


Nb : je n’ai pas la patience de certain(e)s, donc les stromshit et les propos injurieux trouveront leur place dans le caniveau. 




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