dimanche 14 mai 2017

Louisiane Jour 6



C’est le grand départ pour la dernière étape : New Orleans. En chemin, nos compagnons de routes nous programment la visite de la Whitney Plantation. Je dois bien avouer que je pensais à « une plantation de plus » à visiter, c’est-à-dire, une grande maison, les vestiges de cabanes en bois et beaucoup de verdure autour. Nous passons par la route nord, vers Baton Rouge puis nous faisons un crochet. Sur place, nous sommes réceptionnés par un guide dans l’église. Cinq minutes de film de présentation donnent le ton. C’est un lieu chargé d’histoire, une des plus horribles, mais à la différence des autres plantations, ici c’est bien d’esclavage dont il s’agit. Un endroit où on ne peut oublier, un lieu de mémoire de ces humains déracinés pour ensuite être vendu à des propriétaires.
Pour les détails, passez par là : http://whitneyplantation.com




Pour le parcours, nous sommes guidés par Ali, qui nous parle du travail d’historien fait afin de retrouver des noms et des origines pour les esclaves, des extraits de témoignages, des taux de mortalités dans ces camps de travail, aussi bien adulte qu’enfants passent par la mort sans pitié à cause du travail, de la chaleur, la malnutrition etc. Dans nos usines, nous changeons les machines en pannes, ici ils changeaient la main-d’œuvre agonisante.
Dès 10 ans, les enfants sont mis au travail.
Trop vieux, un esclave ne vaut plus rien.
Les bébés meurent parfois car il est considéré comme « sauvage » de donner le sein, donc les mères nourrissaient les rejetons des propriétaires plutôt que leurs propres enfants.
On achetait des personnes, pour recomposer des familles dans des cabanes où elles habitaient ensuite. Des recompositions familiales d’individus ne venant même pas du même pays d’origine.
Les esclaves doivent faire bouillir des chaudrons de sucre en permanence… dans leur habitation. C’est-à-dire, vivre à proximité d’une chaleur étouffante dans le sud du pays et subir les brûlures du liquide en ébullition…
J’arrête la liste des horreurs ici, il y en a tellement d’autres. Whitney est toutefois le lieu où le premier enfant métis de l’état se voit offrir une éducation. Cet enfant est un symbole, le début d’une émancipation lente et peut-être pas encore tout à fait terminée. Une liberté gagnée par l’instruction.
Whitney c’est la mémoire de milliers de victimes mais aussi l’écho de leurs voix, celle qui nous rappelle que la liberté n’est jamais gagnée, qu’elle vient souvent par l’apprentissage, l’éducation et d’autres gestes du quotidien dans des sociétés comme les nôtres où l’esclavage perdure sous une forme ou une autre.







Ensuite, route pour Nola. Ce terme je l’emploie aisément comme bien d’autres. Souvent, les villes des USA portent des surnoms. Pour La Nouvelle Orléans, on retiendra la Big Easy (sous entendu la ville dans laquelle la vie est lente et facile, en opposition à New York), et NOLA : New Orleans LOuisiana. Nous franchissons les limites de Nola par les immenses ponts de béton, pénétrons dans le Downtown puis garons la voiture, juste derrière le French Market. Dernière pause à quatre. De français, le marché n’a que le nom et plus ou moins la forme, avec ses stands variés et ses étalages d’objets, de vêtement et artisanat dont la plupart sont sigle « Made in China ». Pour ce qui est de la nourriture c’est tout autre. Christophe préfère que nous déjeunions dans un café plus touristique pour la musique (peut-être un petit manque de ne pas en avoir écouté à Lafayette). Salade, déjeuner, et un peu de comptabilité et voilà que nos comparses s’en retournent vers leur point de chute pour continuer leurs aventures dans le bayou. Guillaume et moi découvrons notre appartement : deuxième étage, immense, deux chambres, deux salles de bain, une cuisine un dressing de la taille d’un studio, etc. Belle surprise, même si nous n’y restons qu’une nuit. Après une brève halte, nous regagnons le French Quarter. Quartier vivant de New Orleans, quartier dans lequel je me sens chez moi. Musique, bonne humeur, humanité… Nous faisons un tour pour quelques emplettes tout l’après-midi puis nous terminons la soirée comme il se doit sur Frenchmen street, lieu de tous les concerts. J’y retrouve le Shotgun Jazz Band que j’avais croisé en novembre dernier, puis nous picorons la musique dans trois autres clubs de la ville avant de rentrer.
De mai, nous avons prévu quelques visites plus touristiques comme des cimetières ou l’exposition sur Katrina.


#LouisianaEnRER

2 commentaires:

  1. Merci Fab de nous faire partager ce beau voyage, c'est magique et magnifique,que de belles émotions à te lire et à regarder les photos. Et effectivement tu as dû te mettre dans la peau de Dave Robicheaus <3 <3 le bonheur ! (j'aime trop James Lee Burke,un tueur sur l'écriture et le rendu de l'atmosphère fantasmagorique du bayou).

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  2. carrément : JL Burke forever :)
    bon, je m'emploie pour y retourner, mais c'est juste pour remettre des photos et te faire plaisir, hein :)

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